Wondermam's : "il n'y a rien de plus beau que de donner la vie"

Si vous êtes mariés et avez l'intention d'avoir des enfants...Ne lisez pas la suite...Si vous êtes en couple, et même si vous ne projetez pas d'avoir des enfants tout de suite...Ne lisez pas non plus...Si vous êtes célibataire pour le moment mais qu'un jour vous souhaitez rencontrer le grand amour et avoir des enfants...Surtout ne lisez absolument pas ce qui va suivre...Si vous aimez les enfants...ne lisez pas...Si vous souhaitez avoir un autre enfant car vous avez oublié les joies de la maternité...Stoppez ici votre lecture. Bref, si vous franchissez cette zone malgré mes avertissement faudra pas venir banner ensuite!

Pour ma part, la maternité je l'ai vécue 3 fois. Vous allez me traiter de dingue, vous demander pourquoi je brosse un tableau si "idyllique" de la maternité en ayant quand même eu 3 enfants. Et bien c'est parce que premièrement, malgré tout ce qu'on doit traverser on les aime plus que tout nos petites têtes blondes et puis aussi...bah on oublie vite!

Episode 1 : Le premier enfant ou comment faire le deuil de ma pudeur à tout jamais


La première grossesse est une découverte magique de chaque instant qui te blindera pour les suivantes malgré quelques petites variantes bien plaisantes.

La première étape de la grossesse (enfin je vous passe les détails de la conception version cours de bio de collège) c'est l'incontournable livre "j'attends un enfant" de Laurence Pernoud. En sous-titre, je savoure, "les réponses d'aujourd'hui aux questions de toujours" ou comment s'extasier devant un bocal de formol sur papier glacé. Je vous passe le chapitre sur "comment faire un enfant" ou la prise de température tous les jours à la même heure pour surveiller la variation de la courbe (en plus il faut limite un diplôme en arts graphiques). Et même le dimanche ! et franchement quand tu es un jeune couple sans enfants le dimanche ce n'est surtout pas fait pour se réveiller à 6h du mat' avec un thermomètre dans le cul! En tout cas moi ça me rendrait plutôt de mauvais poil. Enfin je ne connais pas la version 2014 de son bouquin mais j'espère que Laurence donnera quelques infos sur le thermomètre d'oreille :).  En pages centrales, de magnifiques photos de...rhaaaa...comment s'appellent déjà ces sortes de batraciens translucides qu'on trouve dans les fosses des océans? Ce n'est pas grave, nous sommes heureux car c'est notre batracien rien qu'à nous. Il ne fait rien (attitude qui se développera particulièrement vers 14 ans), il a la tête de Roswell, un demi corps d'ectoplasme et est relié à toi comme dans un mauvais remake de Gravity.

La 2e étape : la gynéco. Ah il faut dire qu'à l'époque j'en avais une bien frappée.  Une qui te mettait à l'aise, qui ne te disait jamais avec une voix doucereuse "déshabillez-vous madame, dans la pièce à côté", non c'était plutôt un tonitruant "à poil!" qui donnait le feu vert aux réjouissances.
Donc la main dans la main avec mon tit mari, très émus et heureux comme pas possible nous venons pour la première échographie. Quel cérémonial pour un haricot de quelques millimètres (à qui il faudra d'ailleurs bien trouver un prénom prochainement). L'écho se déroule bien. La gynéco nous montre un écran en noir et blanc digne des premières télés. Elle pointe son doigt sur ton soi-disant début de bébé que tu confonds avec nombre de tes organes. Ca promet...et de retour au bureau du dragon elle te balance très affirmative qu'il a été conçu (l'enfant... pas l'appareil pour l'écho) entre le 15 et le 20 janvier. Et là mon mari réfléchit, ne dit plus rien. Une seule phrase sortira de sa bouche : "j'étais en déplacement professionnel cette semaine là". Ah oui là je vous assure que ça vous refroidit le moment magique de la première photo du premier enfant. La gynéco se ravise et lui dit qu'à 2/3 jours près c'est ça, que ce n'est pas une science exacte. Ouf nous retrouvons le sourire.

Les semaines passent. je n'ai qu'une hâte c'est d'avoir un gros ventre pour que tout le monde voit que je suis enceinte et que je puisse me pâmer. Nous sommes d'accord, le coup du gros ventre nous le regretterons beaucoup plus tard, en temps et en heure, puissance 10.

Vers 5 mois de grossesse chouette je dois faire le test d'O'Sullivan. Ah????? C'est quoi????
ben à jeun, il faut boire un grand verre d'eau avec du sucre, ou plutôt un grand verre de sucre avec un peu d'eau. Effet vomitif garantit. Ils ont essayé 2 fois et 2 fois j'ai refait leur tapisserie. Un grand bravo à celles qui ont tenu.

Au 7e mois, l'écho se fait désormais chez l'obstétricien. Un nom au hasard dans l'annuaire, je n'en connaissais pas. Au premier rendez-vous lorsqu'il ouvre la porte je me demande si je ne me suis pas plantée et si je ne suis pas aux services techniques de la clinique. Le gars à des épaules de déménageur et ses mains ressemblent à 2 battoirs. Là si jamais j'avais envie de envie de rire c'est terminé. Non, sérieux ,y'a une caméra cachée? Le gars est maçon ou éleveur de bovins (bien que je ne considère pas encore appartenir à la famille des bovidés...ça aussi ça viendra en temps et en heure) ?Et bien non la visite te confirmera qu'il est bien obstétricien. Gloups...


La 3e étape : Arrive le jour tant attendu, celui de la naissance de ton premier enfant. Nous arrivons sereinement vers 22h à la clinique. J'ai fini d'étendre le linge pendant que mon tit mari mangeait notre pizza. Oui à lui tout seul car je me suis dit qu'en cas de nécessité ce serait mieux si j'étais à jeun.
Nous arrivons donc à la clinique, sourires radieux et valise à la main. Dans son livre, Laurence Pernoud parle du bouchon muqueux. Beurk, c'est quoi encore cette jolie découverte des aléas de la grossesse? Ch'suis pas une bouteille de champ'! Bref, pas de signe extérieur. Oh une petite contraction. Fière comme un paon, depuis le début de la grossesse j'étais plutôt sur l'option "bio", la version "maman!!!!!!! je veux mourrirrrrrrrrrrrrrrrr!". Ben en fait, quand la sage-femme te montre la ridicule petite bulle de douleur sur le graphique et qu'elle te dit qu'au moment d'accoucher ça va dépasser les lignes du graphique, comme le bouchon muqueux ton courage t'abandonne et c'est sans hésitation que tu beugles "périduraleuhhhhh" (normal en même temps que tu t'exprimes ainsi car tu es plus proche de la vache que du coucou). Enfin ça devient intéressant. Tu entres dans la salle d'accouchement avec ton mari qui déjà, trop grand, ne rentre pas dans les tenues en papier qu'on lui donne. Et je ne vous parle pas des chaussons en papier pour chaussures, ils n'avaient pas la taille, il a fallu 4 paires pour réussir à l'équiper. Moi MDR, il est ridicule avec ses fringues trop petites.
Mais ton MDR s'efface vite quand on te demande de grimper sur la table (personne n'a pensé à installer un treuil dans cette pièce???). Tu te souviens des cours de gym au collège, ceux que tu as toujours détestés...Et bien à croire que ta vieille prof est là pour se venger! les étriers sont espacés d'au moins 2m l'un de l'autre et toi tu es souple comme un tréteau et tu as l'impression d'avoir avalé une ball de kinball. Omnikin ou pas, tu roules sur le côté comme un cachalot échoué sur la côte bretonne, le souffle court et agonisant. Mais tout le monde est bienveillant et t'aide à mettre tes gambettes de chaque côté. Ah mais je ne vous ai pas dit : vous êtes à poil quand vous tentez de battre le record de Nadia Comaneci!
Et c'est là que ta pudeur tu l'oublies et que pour ton mari tu ne seras plus jamais la même. Le défilé commence, obstétricien, sages-femmes, infirmières, anesthésiste et palanquée d'étudiants. Et tout le monde passe dans la salle, t'observe le derrière sans daigner te regarder dans les yeux. Et ça discute, ça échange. Toi tu tentes juste de rester digne (impossible vue ta position) et tu fermes les yeux en essayant de visualiser ta dernière épilation, voir si tu n'as rien oublié. Ben oui je veux pas finir dans les anales des sages-femmes sur le net quand même!
Bref, quelques mots fléchés et jeux de cartes plus tard, un petit...Enfin un beau Benjamin a fait son apparition. Tout ce que j'ai écrit avant a bien existé mais pour le moment c'est bien loin derrière nous. Place au bonheur!



















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