Wondermam's et le bon copain
Encore une semaine difficile au bureau. Chaque heure me rapprochait un peu plus du vendredi soir et donc du week-end. Mais que les heures défilaient lentement en ce merveilleux vendredi froid, pluvieux et déprimant.
15h...ça commence à sentir bon le week-end. Bon le pauvre week-end de seulement 2 jours (oui en mai on s'habitue vite aux ponts), mais le week-end quand même c'est l'essentiel.
Je me projette déjà : je rentre, je bizoute ma tite famille, j'enfile ma tenue de yeti (plus communément appelée "tenue de combat"), je lance...Non je hurle "apéroooooo" et la vraie vie peux commencer.
Ma rêverie est de courte durée quand, entre deux emmerdes et 3 pleurnichards qui ont oublié de programmer leur plan de com et se retrouvent dépourvus (quand l'hiver fut venu...), je reçois un mail de mon tit mari.
Il est en déplacement pro à Laval aujourd'hui. Le mail me dit qu'il a beaucoup de boulot mais que ça se passe bien.
Et arrive le paragraphe de la mort qui tue, le paragraphe du vendredi soir où tu es particulièrement crevée car il y a moins de 24h tu as battu ton record de manque de sommeil...2h20...parce que ton boulot te mine, te ronge au quotidien. Et toi tu attendais ton week-end avec impatience, cette soupape qui te permettra de passer à côté du pétage de plombs qui t'a collé aux basques toute la semaine.
Mon mari m'écrit " Mon collègue sympa Philippe est à Laval comme moi aujourd'hui et va au concert de Seb (un super pote) ce soir. Il ne peut pas rentrer chez lui (à Nantes) c'est trop loin. Du coup, il n'a rien à faire entre la fin du boulot et le concert. Je lui ai proposé de passer prendre un verre à la maison, sauf si tu es trop fatiguée".
Tu relativises. Tu restes calme et tu analyses aussi rapidement que possible (10mn bouche bée) la situation. Dans un élan de désespoir, de je ne sais quoi, tu réponds avec sincérité à ton mari que c'est une bonne idée et qu'il pourrait même lui proposer de rester manger.
MAIS QU'EST-CE QU'IL M'A PRISSSSSSSSSSSS???
A peine avais-je cliqué sur "envoyé" que mon cerveau (ce traître) me lançait les premières images de la maison. Celles que j'avais occultées. Celles qui montraient que ce matin je suis partie comme une dingue de la maison pour emmener les enfants à l'arrêt de car à l'heure et que j'ai tout laissé en plan! Tit déj, juste eu le temps de rentrer le frais. Pas eu le temps de serpiller et les 2 chiennes s'en sont donné à cœur joie. En plus il pleut, c'est mieux, ça leur permet de rentrer la terre du jardin dans la cuisine. Je n'ai pas eu le temps de faire les sanitaires, ni de ramasser les pyjamas jetés ça et là, de faire les lits...Bref, une vision de Beyrouth, mais chez moi, et impossible de récupérer le mail envoyé.
Quelle conne! mais quelle conne!
Mon cerveau se déconnecte du boulot et se met en mode "stratégie de guerre". 16h30. Je dois finir à 17h30 tapantes pour gérer la situation de crise. Heureusement, j'avis fait mes courses en ligne...Zut! ce soir c'est raviolis frais! c'est moyen ça pour une invitation. Hop j'envoie un mail à mon tit mari pour savoir si ça va ou s'il préfère que j'organise un apéro dinatoire. La réponse ne tarde pas, ravio c'est bien. ça m'enlève une épine du pied quand même. Dans son mail il me dit qu'il va proposer aux enfants d'aller avec lui. Ah mais ça change tout! je retrouve immédiatement le sourire dans la perspective d'avoir MA soirée. Ok ok, quelle bonne idée.
J'arrive à la maison dans un vrombissement du moteur (bon en même temps avec une polo diesel de 1998 on ne roule pas à tombeau ouvert, même le pied au plancher). Les enfants sont rentrés de l'école, ils sont avec mamie. Biz. Biz. Biz. Biz. J'ai vu tout le monde, tous ont passé une bonne journée. Je ne prends pas le temps de souffler. Il est 18h et mon tit mari et Philippe arrivent dans...BAH DANS UNE HEURE!!!
J'abandonne l'idée même d'enfiler une tenue de combat confortable et digne de ce nom. Je garde ma tenue de boulot et ce carcan plus communément appelé "soutien-gorge". En plus, allez savoir pourquoi un nom pareil car je n'ai certainement pas mes seins en travers de la gorge et ce n'est pas demain la veille.
Bref, l'avantage d'habiter une longère c'est que tu ne passes pas trop de temps à te demander par quoi tu vas commencer. Les pièces s'enchaînent les unes après les autres. Je décide donc de commencer par les sanitaires, à l'autre bout. Déballage du colis de PQ acheté la veille, nettoyage des wc avec l'éponge dédiée et mon Sanytol que j'adore. Un coup de canard wc et je laisse tout ça agir. Et d'un.
J'attaque le lavabo, change le petit essuie-mains et...Mais qu'est-ce que tu fais Benjamin?
"ben je vais aux toilettes". mais euh...JE VIENS DE LES NETTOYER CA PEUT PAS ATTENDRE??? "ah bah c'est bon je file faire pipi dehors si c'est ça!". Ah non pas ça c'est pire. Bon ok vas-y. Quand il en sortira il annoncera qu'il a finalement prévu plus et qu'il a du griller une allumette (oui chez nous pas de désodorisant ultra toxique mais des allumettes à griller. Essayez c'est très efficace contre les mauvaises odeurs). Lavabo opérationnel. Pièce 1 terminée. J'attaque la chambre. Pyjama, vêtements des enfants jetés ci et là...J'en fais une grosse boule que je planque dans le dressing. Je me dis qu'il va quand même pas aller jusque là le copain. Je me bats avec les 15 000 doudous de Maureen. Les lits sont faits.
Roomba et Braava étaient passés hier, le sol est donc nickel (les essayer c'est les adopter).
Le salon maintenant. un coup d'aspi et je lance Braava le meilleur ami de la ménagère
(enfin pas en vrai, c'est une expression, sinon ton robot à 300 balles est bon pour la déchèterie). Pendant ce temps j'attaque la cuisine et l'arrière cuisine. Je cours dans tous les sens, m'énerve, regarde l'heure défiler. Je transpire comme un sanglier, il va falloir que je me laisse 15mn de marge pour me rafraichir. Car autant Philippe le bon copain pourrait supporter la vision d'une femme qui a fait sa semaine, autant me trouver à poil en train de prendre ma douche serait non seulement déplacé mais nettement moins glamour.
J'attaque donc la cuisine à grand renfort d'aspirateur et de serpillère. Arrière cuisine et cuisine, rien ne m'arrête, je frotte comme une damnée. Je recule et me dirige vers le salon. Et là PAF! dans un geste sec et rapide je me cogne la pointe du coude dans une poignée. Arghhhhhhhhhh je retiens un hurlement de douleur. J'ai l'impression d'avoir reçu une décharge de 10 000 volts dans le bras. ça ira avec l'énorme balafre dans le dos quand hier...je serpillais en reculant et je me suis pris le coin de la fenêtre en me relevant.
Gnaaaaaa même pas mal, Philippe arrive dans 15mn, je ne vais pas lâcher si près du but. Je m'étrangle, lance un maximum d'insanités mais continue. J'avance à reculons avec la serpillère, toutes portes ouvertes pour optimiser le séchage. Je suis cernée et je.....Mais qu'est-ce que tu fais Maureen???? Ma chérie, pourquoi ne rentres-tu pas les chiennes par l'arrière-cuisine car MAMAN VIENT DE FINIR DE SERPILLERRRRRRR! ne pas les tuer...ne pas les tuer....
Je recommence donc la serpillère sommairement. Je n'ai plus qu'à attendre pour remettre les chaises. Nickel, il me reste même 10mn pour me rep..... Gnaaaaaa c'est quoi toutes ces traces sur ma cuisine aménagée!!! et le sol est trempé je ne peux pas y accéder!!!
Ah la bonne idée, une cuisine avec des façades anthracites et brillantes. Même une mouche te laisse une trace digne d'une empreinte de ty-rex. Je regarde mon petit Karcher là-bas dans un coin du plan de travail. Le même plan de travail pas accessible car je viens de serpiller.
Mon sang bout dans mes veines. Heureusement, une idée de génie me parvient : je vais prendre mon mini Karcher aspirant à vitre et...ben aspirer mon carrelage pour gagner du temps et ensuite j'enchaîne avec les façades des placards. Tout se sèche, tout se nettoie à une vitesse dingue. Tu cours dans tous les sens, n'optimises pas tes déplacements mais tu te sens efficace c'est l'essentiel.
Il me reste 5mn, ouhhhhhh. J'ai prévu large.
J'entends une voiture au bout du chemin. Quand Philippe passe la porte je lui lance un grand "bonjour" comme si je m'étais reposée toute la journée. Le sourire ne peut être plus grand sous peine de faire péter les coutures, je prends sur moi malgré des paupières lourdes pour être une hôte accueillante. Dès qu'il tourne le dos je regarde mon mari avec les 2 pouces levés en signe de victoire. Il a compris, je suis venue à bout de la poussière et de la saleté. Je suis une femme formidable, je suis Wondermam's.
ps : par contre j'ai complètement zappé la préparation du repas :))))
ps2 : les enfants n'ont pas voulu aller au concert. Grrrrrrrrrrrr
15h...ça commence à sentir bon le week-end. Bon le pauvre week-end de seulement 2 jours (oui en mai on s'habitue vite aux ponts), mais le week-end quand même c'est l'essentiel.
Je me projette déjà : je rentre, je bizoute ma tite famille, j'enfile ma tenue de yeti (plus communément appelée "tenue de combat"), je lance...Non je hurle "apéroooooo" et la vraie vie peux commencer.
Ma rêverie est de courte durée quand, entre deux emmerdes et 3 pleurnichards qui ont oublié de programmer leur plan de com et se retrouvent dépourvus (quand l'hiver fut venu...), je reçois un mail de mon tit mari.
Il est en déplacement pro à Laval aujourd'hui. Le mail me dit qu'il a beaucoup de boulot mais que ça se passe bien.
Et arrive le paragraphe de la mort qui tue, le paragraphe du vendredi soir où tu es particulièrement crevée car il y a moins de 24h tu as battu ton record de manque de sommeil...2h20...parce que ton boulot te mine, te ronge au quotidien. Et toi tu attendais ton week-end avec impatience, cette soupape qui te permettra de passer à côté du pétage de plombs qui t'a collé aux basques toute la semaine.
Mon mari m'écrit " Mon collègue sympa Philippe est à Laval comme moi aujourd'hui et va au concert de Seb (un super pote) ce soir. Il ne peut pas rentrer chez lui (à Nantes) c'est trop loin. Du coup, il n'a rien à faire entre la fin du boulot et le concert. Je lui ai proposé de passer prendre un verre à la maison, sauf si tu es trop fatiguée".
Tu relativises. Tu restes calme et tu analyses aussi rapidement que possible (10mn bouche bée) la situation. Dans un élan de désespoir, de je ne sais quoi, tu réponds avec sincérité à ton mari que c'est une bonne idée et qu'il pourrait même lui proposer de rester manger.
MAIS QU'EST-CE QU'IL M'A PRISSSSSSSSSSSS???
A peine avais-je cliqué sur "envoyé" que mon cerveau (ce traître) me lançait les premières images de la maison. Celles que j'avais occultées. Celles qui montraient que ce matin je suis partie comme une dingue de la maison pour emmener les enfants à l'arrêt de car à l'heure et que j'ai tout laissé en plan! Tit déj, juste eu le temps de rentrer le frais. Pas eu le temps de serpiller et les 2 chiennes s'en sont donné à cœur joie. En plus il pleut, c'est mieux, ça leur permet de rentrer la terre du jardin dans la cuisine. Je n'ai pas eu le temps de faire les sanitaires, ni de ramasser les pyjamas jetés ça et là, de faire les lits...Bref, une vision de Beyrouth, mais chez moi, et impossible de récupérer le mail envoyé.
Quelle conne! mais quelle conne!
Mon cerveau se déconnecte du boulot et se met en mode "stratégie de guerre". 16h30. Je dois finir à 17h30 tapantes pour gérer la situation de crise. Heureusement, j'avis fait mes courses en ligne...Zut! ce soir c'est raviolis frais! c'est moyen ça pour une invitation. Hop j'envoie un mail à mon tit mari pour savoir si ça va ou s'il préfère que j'organise un apéro dinatoire. La réponse ne tarde pas, ravio c'est bien. ça m'enlève une épine du pied quand même. Dans son mail il me dit qu'il va proposer aux enfants d'aller avec lui. Ah mais ça change tout! je retrouve immédiatement le sourire dans la perspective d'avoir MA soirée. Ok ok, quelle bonne idée.
J'arrive à la maison dans un vrombissement du moteur (bon en même temps avec une polo diesel de 1998 on ne roule pas à tombeau ouvert, même le pied au plancher). Les enfants sont rentrés de l'école, ils sont avec mamie. Biz. Biz. Biz. Biz. J'ai vu tout le monde, tous ont passé une bonne journée. Je ne prends pas le temps de souffler. Il est 18h et mon tit mari et Philippe arrivent dans...BAH DANS UNE HEURE!!!
J'abandonne l'idée même d'enfiler une tenue de combat confortable et digne de ce nom. Je garde ma tenue de boulot et ce carcan plus communément appelé "soutien-gorge". En plus, allez savoir pourquoi un nom pareil car je n'ai certainement pas mes seins en travers de la gorge et ce n'est pas demain la veille.
Bref, l'avantage d'habiter une longère c'est que tu ne passes pas trop de temps à te demander par quoi tu vas commencer. Les pièces s'enchaînent les unes après les autres. Je décide donc de commencer par les sanitaires, à l'autre bout. Déballage du colis de PQ acheté la veille, nettoyage des wc avec l'éponge dédiée et mon Sanytol que j'adore. Un coup de canard wc et je laisse tout ça agir. Et d'un.
J'attaque le lavabo, change le petit essuie-mains et...Mais qu'est-ce que tu fais Benjamin?
"ben je vais aux toilettes". mais euh...JE VIENS DE LES NETTOYER CA PEUT PAS ATTENDRE??? "ah bah c'est bon je file faire pipi dehors si c'est ça!". Ah non pas ça c'est pire. Bon ok vas-y. Quand il en sortira il annoncera qu'il a finalement prévu plus et qu'il a du griller une allumette (oui chez nous pas de désodorisant ultra toxique mais des allumettes à griller. Essayez c'est très efficace contre les mauvaises odeurs). Lavabo opérationnel. Pièce 1 terminée. J'attaque la chambre. Pyjama, vêtements des enfants jetés ci et là...J'en fais une grosse boule que je planque dans le dressing. Je me dis qu'il va quand même pas aller jusque là le copain. Je me bats avec les 15 000 doudous de Maureen. Les lits sont faits.
Roomba et Braava étaient passés hier, le sol est donc nickel (les essayer c'est les adopter).
Le salon maintenant. un coup d'aspi et je lance Braava le meilleur ami de la ménagère
(enfin pas en vrai, c'est une expression, sinon ton robot à 300 balles est bon pour la déchèterie). Pendant ce temps j'attaque la cuisine et l'arrière cuisine. Je cours dans tous les sens, m'énerve, regarde l'heure défiler. Je transpire comme un sanglier, il va falloir que je me laisse 15mn de marge pour me rafraichir. Car autant Philippe le bon copain pourrait supporter la vision d'une femme qui a fait sa semaine, autant me trouver à poil en train de prendre ma douche serait non seulement déplacé mais nettement moins glamour.
J'attaque donc la cuisine à grand renfort d'aspirateur et de serpillère. Arrière cuisine et cuisine, rien ne m'arrête, je frotte comme une damnée. Je recule et me dirige vers le salon. Et là PAF! dans un geste sec et rapide je me cogne la pointe du coude dans une poignée. Arghhhhhhhhhh je retiens un hurlement de douleur. J'ai l'impression d'avoir reçu une décharge de 10 000 volts dans le bras. ça ira avec l'énorme balafre dans le dos quand hier...je serpillais en reculant et je me suis pris le coin de la fenêtre en me relevant.
Gnaaaaaa même pas mal, Philippe arrive dans 15mn, je ne vais pas lâcher si près du but. Je m'étrangle, lance un maximum d'insanités mais continue. J'avance à reculons avec la serpillère, toutes portes ouvertes pour optimiser le séchage. Je suis cernée et je.....Mais qu'est-ce que tu fais Maureen???? Ma chérie, pourquoi ne rentres-tu pas les chiennes par l'arrière-cuisine car MAMAN VIENT DE FINIR DE SERPILLERRRRRRR! ne pas les tuer...ne pas les tuer....
Je recommence donc la serpillère sommairement. Je n'ai plus qu'à attendre pour remettre les chaises. Nickel, il me reste même 10mn pour me rep..... Gnaaaaaa c'est quoi toutes ces traces sur ma cuisine aménagée!!! et le sol est trempé je ne peux pas y accéder!!!
Ah la bonne idée, une cuisine avec des façades anthracites et brillantes. Même une mouche te laisse une trace digne d'une empreinte de ty-rex. Je regarde mon petit Karcher là-bas dans un coin du plan de travail. Le même plan de travail pas accessible car je viens de serpiller.
Mon sang bout dans mes veines. Heureusement, une idée de génie me parvient : je vais prendre mon mini Karcher aspirant à vitre et...ben aspirer mon carrelage pour gagner du temps et ensuite j'enchaîne avec les façades des placards. Tout se sèche, tout se nettoie à une vitesse dingue. Tu cours dans tous les sens, n'optimises pas tes déplacements mais tu te sens efficace c'est l'essentiel.
Il me reste 5mn, ouhhhhhh. J'ai prévu large.
J'entends une voiture au bout du chemin. Quand Philippe passe la porte je lui lance un grand "bonjour" comme si je m'étais reposée toute la journée. Le sourire ne peut être plus grand sous peine de faire péter les coutures, je prends sur moi malgré des paupières lourdes pour être une hôte accueillante. Dès qu'il tourne le dos je regarde mon mari avec les 2 pouces levés en signe de victoire. Il a compris, je suis venue à bout de la poussière et de la saleté. Je suis une femme formidable, je suis Wondermam's.
ps : par contre j'ai complètement zappé la préparation du repas :))))
ps2 : les enfants n'ont pas voulu aller au concert. Grrrrrrrrrrrr
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