Fallait pas l'énerver
Oui c'est vrai ça d'abord!
Nous sommes début septembre.
Je rentre du boulot, 18h45, crevée. J'ai fait un mini détour pour récupérer grand fiston de retour du lycée. Oui je vais le chercher tous les soirs car l'arrêt l
e plus proche est à 4km de la maison.
Reprise du boulot il y a 8 jours = reprendre le rythme, toujours être au top, organisée comme jamais (il faut d'ailleurs oublier le dernier mot...). Comme je ne suis pas encore tout à fait opérationnelle, ce soir j'ai prévu un repas de fainéasse, un repas flash éclair quant à sa préparation, histoire de soulager un peu mon emploi du temps.
- Enfant n°2 : "Maman, qu'est-ce qu'on mange?"
- Moi "Tu verras"
- Mon tit mari : "Il ne faut pas qu'on mange trop tard car les enfants ont école demain et ils doivent se coucher tôt"
- Moi (déjà moins zen) : "je sais! en même temps je viens seulement de passer la porte d'entrée de la maison et je n'ai même pas encore eu le temps de me poser 5mn"
- Mon tit mari (sur un ton gentil et sincère) :" oui mais tu te reposeras après, là il faut que les enfants mangent tôt. Et qu'est-ce qu'on mange?"
Père et ados ont visiblement très faim, même après avoir englouti un goûter gargantuesque à 18h50. Pourtant je crois me souvenir qu'un goûter c'est bien entre les repas, pas 15mn avant non?
Je prends sur moi, réfrène mes envies de meurtre, je déballe avec amour le repas du soir (oui je sais le terme de "déballage" n'augure rien de bon). Tel un essaim de sauterelles affamées, la smala passe à table, chiens inclus. Les mines réjouies disparaissent aussitôt la 1ère quiche sortie du four. Tous emprunts d'un air dubitatif, enfant n°2 se lance...
- "C'est quoi?"
- Moi : "Ben une quiche"
- Enfant n°2 : "surgelée?"
- Moi : "Oui"
- Enfant n°2 (= déshérité) : "Ah..."
- Moi (au summum de ce que je peux contenir) : "oui je sais c'est du vite fait mais je suis crevée et j'ai pas envie de cuisiner".
Mon tit mari, très courageux, se lance à son tour, au péril de sa vie...
- "N'empêche que c'est pas très bon et en plus ce n'est pas si compliqué de faire une quiche maison."
Trop tard la cage du fauve est ouverte!
- Moi (la zen attitude n'étant désormais qu'un concept très très abstrait) : "Non mais attends! Qui regarde sa tite émission "C'est dans l'air" en rentrant du boulot confortablement installé dans le canapé? Moi? Non! Je vous fais à manger!"
- Tit mari : "Oui bah t'es pas toute seule, parfois je t'aide"
- Moi (mode free style) : "Ah oui! La semaine dernière tu as piqué une crise pour faire de pauvres spaghettis carbonara parce que je n'avais pas le temps de les faire car je repartais à 19h45 pour une réunion et que je ne suis rentrée qu'un peu avant minuit!"
- Lui : "Pfffff on peut rien te dire tu prends tout mal"
- Moi (une furie étant devenue un animal de compagnie à côté de moi) : "Non je ne prends pas tout mal, je veux juste vivre un peu à côté, me reposer un chouilla! Le matin, quand je pars au bureau, j'ai aéré la maison, fais les lits, rangé les vêtements sales que chacun s'évertue à essaimer comme si une chasse au trésor à 7h du mat me reboostait pour la journée, les pyjamas lancés jusqu'en haut des étagères de la salle de bain, j'ai étendu la lessive, préparé mon repas du midi, emmené les enfants à l'arrêt de car, passé l'aspirateur dans le salon, lancé Braava, lancé Roomba dans une chambre, anticipé le repas du soir et toi ton début de matinée consiste à siroter un café tranquillement dans le canapé en scandant à qui veut l'entendre "dépêchez-vous vous allez être en retard", avant de partir toi-même tranquillou pour le bureau. Et le week-end c'est grand ménage, enfants, travaux. Et bien ouiiiiiiiii! Je suis fatiguée!!!!!!!!! Et je veux vivre à côté de tout ça! Et si pour ça je dois vous déballer du surgelé alors vous allez en bouffer du dauphin de chez Findusssssssssssssssss!"
- lui (pauvre inconscient) : "Non mais si tu voulais "vivre" comme tu le dis, il ne fallait pas avoir de maison à rénover ni d'enfants"
Je découvre avec stupeur que pour lui enfants et liberté son incompatibles.
Et il se sent d'ajouter :"Tu nous fais une crise de la quarantaine ou quoi?"
Oula terrain glissant...piste noire...descente abyssale.
- Moi (humeur indescriptible, Larousse et Robert n'ont jamais recensé de terme suffisamment approchant) : "AH parce que je suis en crise??? J'ai un boulot qui me suce on énergie, je dois chaque jour ramasser vos slips et chaussettes sales, classeurs et cahiers qui trainent, entendre 40 fois "maman, maman, maman" entre 18h30 et 20h30 parce que les enfants se chamaillent (sans oublier l'incontournable "qu'est-ce qu'on mange"), nettoyer les toilettes constellées (à votre convenance), le lavabo où vous devez faire des concours de crachas avec dentifrice (et je ne parle pas des projections sur le miroir), aspirer les rognures d'ongles qui comme par enchantement ont atterri cette semaine dans le bureau, faire le taxi toute la semaine, passer pour une femme ultra dépensière quand j'habille les enfants qui grandissent (et j'ai l'impression que tu le découvre quand tu vois passer sur le compte les CB des luxueux magasins Gemo, Kiabi au Chaussland), imaginer des menus, trouver de nouvelles recettes plaisantes, faire les courses, ranger chaque matin ta tasse à café restée à trainer sur et pas dans le lave-vaisselle, ranger les bols des enfants qui ont la même déficience génétique, pour au final entendre que je néglige mon tit mari et que ma bouffe est dégueulasse... Alors si la crise de la quarantaine c'est de s'apercevoir qu'on est juste une esclave des temps modernes, et pire, de sa propre famille ALORS OUI CA VA CHIER! Et tu n'imagines même pas ce que ça sera quand en mai prochain j'aurais vraiment 40 ans!
- Lui (zen) : "oui mais le ménage tu aimes ça aussi, car tu n'es pas obligée d'en faire tant."
Pour info, on n'a jamais retrouvé son corps ;)
Nous sommes début septembre.
Je rentre du boulot, 18h45, crevée. J'ai fait un mini détour pour récupérer grand fiston de retour du lycée. Oui je vais le chercher tous les soirs car l'arrêt l
e plus proche est à 4km de la maison.
Reprise du boulot il y a 8 jours = reprendre le rythme, toujours être au top, organisée comme jamais (il faut d'ailleurs oublier le dernier mot...). Comme je ne suis pas encore tout à fait opérationnelle, ce soir j'ai prévu un repas de fainéasse, un repas flash éclair quant à sa préparation, histoire de soulager un peu mon emploi du temps.
- Enfant n°2 : "Maman, qu'est-ce qu'on mange?"
- Moi "Tu verras"
- Mon tit mari : "Il ne faut pas qu'on mange trop tard car les enfants ont école demain et ils doivent se coucher tôt"
- Moi (déjà moins zen) : "je sais! en même temps je viens seulement de passer la porte d'entrée de la maison et je n'ai même pas encore eu le temps de me poser 5mn"
- Mon tit mari (sur un ton gentil et sincère) :" oui mais tu te reposeras après, là il faut que les enfants mangent tôt. Et qu'est-ce qu'on mange?"
Père et ados ont visiblement très faim, même après avoir englouti un goûter gargantuesque à 18h50. Pourtant je crois me souvenir qu'un goûter c'est bien entre les repas, pas 15mn avant non?
Je prends sur moi, réfrène mes envies de meurtre, je déballe avec amour le repas du soir (oui je sais le terme de "déballage" n'augure rien de bon). Tel un essaim de sauterelles affamées, la smala passe à table, chiens inclus. Les mines réjouies disparaissent aussitôt la 1ère quiche sortie du four. Tous emprunts d'un air dubitatif, enfant n°2 se lance...
- "C'est quoi?"
- Moi : "Ben une quiche"
- Enfant n°2 : "surgelée?"
- Moi : "Oui"
- Enfant n°2 (= déshérité) : "Ah..."
- Moi (au summum de ce que je peux contenir) : "oui je sais c'est du vite fait mais je suis crevée et j'ai pas envie de cuisiner".
Mon tit mari, très courageux, se lance à son tour, au péril de sa vie...
- "N'empêche que c'est pas très bon et en plus ce n'est pas si compliqué de faire une quiche maison."
Trop tard la cage du fauve est ouverte!
- Moi (la zen attitude n'étant désormais qu'un concept très très abstrait) : "Non mais attends! Qui regarde sa tite émission "C'est dans l'air" en rentrant du boulot confortablement installé dans le canapé? Moi? Non! Je vous fais à manger!"
- Tit mari : "Oui bah t'es pas toute seule, parfois je t'aide"
- Moi (mode free style) : "Ah oui! La semaine dernière tu as piqué une crise pour faire de pauvres spaghettis carbonara parce que je n'avais pas le temps de les faire car je repartais à 19h45 pour une réunion et que je ne suis rentrée qu'un peu avant minuit!"
- Lui : "Pfffff on peut rien te dire tu prends tout mal"
- Moi (une furie étant devenue un animal de compagnie à côté de moi) : "Non je ne prends pas tout mal, je veux juste vivre un peu à côté, me reposer un chouilla! Le matin, quand je pars au bureau, j'ai aéré la maison, fais les lits, rangé les vêtements sales que chacun s'évertue à essaimer comme si une chasse au trésor à 7h du mat me reboostait pour la journée, les pyjamas lancés jusqu'en haut des étagères de la salle de bain, j'ai étendu la lessive, préparé mon repas du midi, emmené les enfants à l'arrêt de car, passé l'aspirateur dans le salon, lancé Braava, lancé Roomba dans une chambre, anticipé le repas du soir et toi ton début de matinée consiste à siroter un café tranquillement dans le canapé en scandant à qui veut l'entendre "dépêchez-vous vous allez être en retard", avant de partir toi-même tranquillou pour le bureau. Et le week-end c'est grand ménage, enfants, travaux. Et bien ouiiiiiiiii! Je suis fatiguée!!!!!!!!! Et je veux vivre à côté de tout ça! Et si pour ça je dois vous déballer du surgelé alors vous allez en bouffer du dauphin de chez Findusssssssssssssssss!"
- lui (pauvre inconscient) : "Non mais si tu voulais "vivre" comme tu le dis, il ne fallait pas avoir de maison à rénover ni d'enfants"
Je découvre avec stupeur que pour lui enfants et liberté son incompatibles.
Et il se sent d'ajouter :"Tu nous fais une crise de la quarantaine ou quoi?"
Oula terrain glissant...piste noire...descente abyssale.
- Moi (humeur indescriptible, Larousse et Robert n'ont jamais recensé de terme suffisamment approchant) : "AH parce que je suis en crise??? J'ai un boulot qui me suce on énergie, je dois chaque jour ramasser vos slips et chaussettes sales, classeurs et cahiers qui trainent, entendre 40 fois "maman, maman, maman" entre 18h30 et 20h30 parce que les enfants se chamaillent (sans oublier l'incontournable "qu'est-ce qu'on mange"), nettoyer les toilettes constellées (à votre convenance), le lavabo où vous devez faire des concours de crachas avec dentifrice (et je ne parle pas des projections sur le miroir), aspirer les rognures d'ongles qui comme par enchantement ont atterri cette semaine dans le bureau, faire le taxi toute la semaine, passer pour une femme ultra dépensière quand j'habille les enfants qui grandissent (et j'ai l'impression que tu le découvre quand tu vois passer sur le compte les CB des luxueux magasins Gemo, Kiabi au Chaussland), imaginer des menus, trouver de nouvelles recettes plaisantes, faire les courses, ranger chaque matin ta tasse à café restée à trainer sur et pas dans le lave-vaisselle, ranger les bols des enfants qui ont la même déficience génétique, pour au final entendre que je néglige mon tit mari et que ma bouffe est dégueulasse... Alors si la crise de la quarantaine c'est de s'apercevoir qu'on est juste une esclave des temps modernes, et pire, de sa propre famille ALORS OUI CA VA CHIER! Et tu n'imagines même pas ce que ça sera quand en mai prochain j'aurais vraiment 40 ans!
- Lui (zen) : "oui mais le ménage tu aimes ça aussi, car tu n'es pas obligée d'en faire tant."
Pour info, on n'a jamais retrouvé son corps ;)
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